publié le 20/11/2020 à 15:27

Retour sur les startups strasbourgeoises pendant le premier confinement

La pandémie et ses conséquences dont le confinement ont rendu les activités des startups de la French Tech Strasbourg inadaptées voire même impossibles pour certaines. Tandis que pour d’autres cette période a été l’occasion de se réinventer.   

Pour les startups, la crise de la COVID-19 a été l’occasion de mettre en pratique leur agilité et leur capacité à rebondir. Cette possibilité de résilience dont certaines ont pu faire preuve de par leur ancienneté ou leur domaine d’activité s’explique aussi par leur petite taille.         

Commençons ce nouvel article par la mise à jour de celui que nous avions rédigé en avril 2020 dont le titre est « Les startups alsaciennes se mobilisent face à la COVID-19 ».

Dans ce dernier nous vous parlions de Keeseek qui est une plateforme spécialisée dans la mobilité des salariés. Elle géolocalise tous les logements meublés temporaires autour de chaque offre d’emploi, pour faciliter la mobilité géographique des professionnels. Face aux pics de contaminations, cette startup s’est associée à la startup niçoise Weber pour créer SAHMIA.
SAHMIA, c’est quoi ? C’est un Service d’Aide à l’Hébergement et à la Mobilité des Intervenants Auxiliaires. Cette solution unique permet aux professionnels (personnels de santé, étudiants en médecine ou en écoles d’infirmiers ainsi qu’aux personnes bénévoles travaillant en centre d’hébergement d’urgence) mobilisés dans la lutte contre la COVID-19 de trouver gratuitement un logement ainsi qu’une offre de transport afin d’accomplir leur mission dans de bonnes conditions. 

Outre le service rendu, la création de SAHMIA a permis de nouer des liens avec une autre startup et ainsi a permis à Keeseek d’élargir ses compétences. Mais surtout à prouver que si un autre incident non prévisible apparaissait Keeseek serait en mesure d’apporter une aide personnalisée et rapide à d’autres groupes de professionnels.   

Vous aussi vous pouvez participer à cette aventure, n’hésitez pas à contribuer à cet effort en proposant des hébergements temporaires.


Continuons à explorer l’agilité des startups de la French Tech Strasbourg avec InSimo qui est spécialisée dans le développement de logiciels de simulation pour la formation médicale et chirurgicale. Pierre-Jean Benssoussan, Chief Executive Officer et Co-founder, et son équipe ont notamment développé des applications de simulations chirurgicales sur organes virtuels à comportement haute-fidélité depuis 2013. La simulation biomécanique permet de reproduire de manière réaliste et interactive le comportement des organes et les procédures chirurgicales. Les anatomies ainsi simulées servent à l’apprentissage du geste chirurgical, de la stratégie opératoire et au planning préopératoire.
Face à la crise sanitaire, InSimo a su en quelques semaines seulement, mobiliser ses compétences .pour participer à l’effort collectif. Cette équipe de développeurs a créé avec l’aide de médecins, un module de formation au diagnostic du COVID-19  par échographie pulmonaire, disponible en accès libre et gratuit. Il s’adresse aux étudiants mais aussi aux médecins tout en mettant un point d’honneur à ne faire aucun profit sur cette innovation.
InSimo encore une fois démontrer son excellence et illustrer qu’en médecine les outils de simulation en ligne sont en outil de formation puissant.


Quant à Vox.care – Serana, qui évolue également dans le domaine médical et plus précisément dans la digitalisation des établissements de santé (CHU et EPAD), ils ont surtout imaginé un nouveau canal de communication entre le patient et le personnel soignant. Ils ont continuer à développer SéRéNa, la première enceinte connectée qui s'installe facilement en chambre d'hôpital. La technologie vocale va permettre une autre digitalisation de l’hôpital à la fois plus rapide, plus économique, plus intuitive et avec des gains directs et mesurables. Cependant n’étant qu’au début du projet, leurs expérimentations sur le terrain ont été ralenties, les CHU et les EPAD étant des lieux particulièrement sensibles pendant la pandémie. Malgré ce « black-out », l’ensemble de l’équipe de Jerôme Faure, Co-fondateur, reste motivée et voit le positif parmi la grisaille principalement en termes financier, organisationnel et relationnel.




Dans l’article évoqué précédemment, nous partagions également l’aventure de Direct Market, qui est une startup relativement récente puisqu’elle est née en 2018. Il s’agit d’un activateur de Circuits Courts qui propose la 1ère place de marché dédiée aux circuits pour les commerçants grâce à un service logistique innovant. Autrement dit, ils mettent en relation des producteurs et des commerçants dans l’objectif de redonner son âme à l’alimentation c’est-à-dire en rendant les produits locaux accessibles au plus grand nombre, pour pas plus chers. Pendant le confinement, leur plateforme a été particulièrement sollicitée par les producteurs français qui ne savaient pas comment entrer en contact avec la grande distribution pour vendre leurs produits. Ainsi, Direct Market a su se placer comme un interlocuteur privilégié entre les producteurs et les grandes surfaces.           

En effet, pour le CEO et PDG, Sébastien Pelka, « Les producteurs locaux peuvent jouer un rôle important en cette période de crise » car « Le coronavirus a provoqué des pénuries en grande distribution pour les produits de première nécessité dont des fruits et légumes. Les supermarchés ont eu du mal à s’approvisionner. En même temps, les producteurs locaux ont des stocks disponibles. La fermeture des écoles a provoqué des méventes importantes pour ceux qui devaient les approvisionner. Il fallait rediriger tous ces volumes vers la distribution et les drives qui manquaient de produits. C’est de cette manière que la startup Direct Market est venue en aide à un exploitant laitier bio d’Île-de-France en grande difficulté par exemple. En effet, ce dernier ne pouvait plus distribuer ses 10 000 yaourts quotidiens aux écoles désormais fermées alors que ses vaches continuaient à produire. La startup strasbourgeoise a donc activé son réseau de distributeurs et a trouvé deux enseignes prêtent à commercialiser les produits.
Face à la crise exceptionnelle de la COVID-19, l'équipe de Direct Market était sur tous les fronts pour renforcer et alimenter la chaîne de solidarité tout en répondant à l'urgence de la situation.


Comme nous l’avons vu, le confinement a eu un fort impact sur les besoins premiers de la population mais également sur les restaurateurs. C’est à ce moment qu’intervient HopLunch ! Il s’agit d’une startup qui propose un service de livraison de plats aux entreprises. Le confinement n’a pas stoppé ses activités. En effet, Matthieu Diebold, Président et fondateur, en a profité pour approfondir d’autres projets comme l’élargissement des zones de livraison, peaufiner les process en cours et s’assurer du soutien des banques. Défi réussi puisque la BPI a cautionné un prêt afin que cette jeune pousse déploie toutes ses saveurs !

HopLunch n’a pas manqué de jouer un rôle actif au sein des réseaux de solidarités en livrant des repas aux hôpitaux strasbourgeois, aux Compagnons de l’Espoir mais aussi à l’association Les Vélos du Cœur. Avant le deuxième confinement, Matthieu Diebold a recruté deux apprentis. Faites appel à leur service. Un service aux petits oignons :-)


Après ces plaisirs gourmands, place au sport avec Fizzup qui est le poids lourd du coaching en ligne en France avec ses 5 millions d’abonnés. Ils sont présents en France, mais pas uniquement. Ils recouvrent également d’autres pays puisque leurs programmes sont traduits dans 11 langues du chinois au brésilien en passant par le russe, le danois et le suédois.
Il faut, quand même, que nous vous fassions une confiance, les membres de notre équipe qui n’avaient pas encore téléchargé Fizzup ont sauté le pas pendant le confinement. Et vous ?
En effet, cette startup a connu une véritable explosion de son activité et cela du jour au lendemain ! Heureusement, ils avaient anticipé les choses en ajoutant des serveurs. Les équipes ont dû réadapter la communication et les programmes pour coller à la situation exceptionnelle qu’a été le confinement. Forts de nombreux partenariats avec Puma, diverses salles de sport comme Gymlib Home et Gym Pass, ils ne cessent d’innover. Ils ont notamment proposé des programmes gratuits pour les enfants, les étudiants et même des programmes de mobilisation articulaire pour les entreprises !
Les coachs diplômés de Fizzup démocratisent l’activité sportive même dans les pires moments, alors continuez à faire transpirer vos utilisateurs notamment au cours de ce deuxième confinement.


Après le sport qui a accueilli de nouveaux utilisateurs, Botcrypto qui est une plateforme web permettant d'automatiser des stratégies de trading sur des cryptomonnaies et d'apprendre les bases du trading de cryptomonnaies, a également connu son succès. Effectivement la startup de Théo Poizat, co-fondateur, n’a pas subi les conséquences de la crise sanitaire. Pour preuve, les volumes échangés ont augmenté avec près de 800 000€ en mai 2020. D’après lui, cela s’explique par les deux mises à jour que son équipe a effectué, l’augmentation de la publicité et les cours de cryptomonnaies. 
Ils en ont également profité pour innover en lançant une série de wébinaires que vous pourrez retrouver sur leur site internet. Autrement dit, ils ont fait le choix de rendre accessible ce qui semble incompréhensible pour le commun des mortels à savoir la blockchain et la cryptomonnaie.


Pour terminer avec une lueur d’espoir, nous vous proposons de zoomer sur Woodlight, qui est une société de Recherche et développement de plantes bioluminescentes émettant leur propre lumière sans aucune source lumineuse ou électrique. La situation a été particulièrement complexe pour Ghislain Auclair, Co-fondateur, Président et Business Developer, puisque lors de l’annonce du premier confinement, son équipe était en train de finaliser les premières plantes. Hélas, ils n’ont pas pu poursuivre cette expérimentation dans les meilleures conditions puisque le laboratoire a fermé et qu’ils n’y ont plus eu accès qu’une seule fois par semaine. Leur obsession a été de les maintenir en vie sur plusieurs semaines. De nombreux partenariats sont repoussés vers des jours plus sereins. Mais nous gardons confiance, dans les années à venir ces Woodlight qui fera rayonner l’Université de Strasbourg et l’Eurométropole !  


Il y a fort à parier que les investisseurs réclament la « COVID story », autrement dit la manière dont les startups ont su s’adapter à la crise, avant de s’engager. En effet, les entreprises les plus agiles et qui auront réussi à opérer des changements stratégiques plus ou moins profonds, pourront à l’avenir mettre en avant leur « COVID story » car elle témoigne d’une capacité d’adaptation face à des circonstances exceptionnelles, que ce soit pour convaincre de nouveaux investisseurs ou de nouveaux clients.    


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